A bas la romance et l'idylle,
Les oiseaux, la forêt, le buisson,
Des marlous, de la grande ville,
Nous allons chanter la chanson !
V'là les dos, vivent les dos !
C'est les dos les gros,
Les beaux,
A nous les marmites !
Grandes ou petites
V'là les dos, vivent les dos !
C'est les dos les gros,
Les beaux,
A nous les marmites et vivent les dos !
Marlous, nos marmites sont belles,
Le bourgeois les adore, à genoux,
Et Paris, qui compte avec elles,
Est forcé d'compter avec nous.
V'là les dos, vivent les dos !
C'est les dos les gros,
Les beaux,
A nous les marmites !
Grandes ou petites
V'là les dos, vivent les dos !
C'est les dos les gros,
Les beaux,
A nous les marmites et vivent les dos !
Le riche a ses titres en caisse,
Nous avons nos valeurs en jupon,
Et malgré la hausse ou la baisse,
Chaque soir on touche un coupon,
V'là les dos, vivent les dos !
C'est les dos les gros,
Les beaux,
A nous les marmites !
Grandes ou petites
V'là les dos, vivent les dos !
C'est les dos les gros,
Les beaux,
A nous les marmites et vivent les dos !
Le pante a beau faire des largesses,
Il ne peut être aimé comme nous,
Il a beau fader nos gonzesses,
Il n'sait pas leur foutre des coups.
V'là les dos, vivent les dos !
C'est les dos les gros,
Les beaux,
A nous les marmites !
Grandes ou petites
V'là les dos, vivent les dos !
C'est les dos les gros,
Les beaux,
A nous les marmites et vivent les dos !
La rousse a beau serrer les mailles
Du filet qu'elle tend aux déchus,
Nous savons, grâce à nos écailles,
Glisser entre ses doigts crochus.
V'là les dos, vivent les dos !
C'est les dos les gros,
Les beaux,
A nous les marmites !
Grandes ou petites
V'là les dos, vivent les dos !
C'est les dos les gros,
Les beaux,
A nous les marmites et vivent les dos !
Pourtant, les jours de guillotine,
Quand la loi raccourcit un marlou,
Nous allons lui chanter matine,
Pendant qu'on lui coupe le cou.
V'là les dos, vivent les dos !
C'est les dos les gros,
Les beaux,
A nous les marmites !
Grandes ou petites
V'là les dos, vivent les dos !
C'est les dos les gros,
Les beaux,
A nous les marmites et vivent les dos !