Viens, mon frelot, viens, ma petiote, ma tendresse, ma liberté
Dans ce jardin barricadé
Pour les dingos pour les dingottes, j'aurai des mots si tu sanglotes
Si doux si bons si parfumés
Des mots qu'ils n'ont pas bousillés, des mots tout chauds si tu grelottes
Des mots tout chauds si tu grelottes
Tu me diras tes meurtrissures, tout ce que t'as pas supporté
Moi j'ai le temps de t'écouter
J'aime ta bouche et son murmure, tu me diras tes déchirures
Qu'ils ont remplies d'acidité
J'aurai pour toi des mots sucrés, j'aurai pour toi des confitures
J'aurai pour toi des confitures
Tu me diras tes dérobades, ton envie de te foutre à l'eau
De te jeter sous le métro
De sauter de la balustrade, on parlera des gens malades
C'est-à-dire ds gens normaux
De ceux qui sont bien dans leur peau qui n'ont jamais rêvé noyade
Qui n'ont jamais rêvé noyade
On parlera des joyeux drilles qui n'ont pas besoin d'être aimés
Mais seulement de consommer
Une existence à la vanille, ils sont bien vus dans les familles
Avec leur envie de bâfrer
Même s'il faut tout écraser, ceux-là n'ont pas besoin de grilles
Ceux-là n'ont pas besoin de grilles
Malgré les pions qui nous surveillent, les infirmiers, les carabins
Je prendrai tendrement ta main
Mon frelot, ma petite abeille, et je te dirai des merveilles
Que c'est peut-être pour demain
Le fabuleux voyage en train et le grand bateau de Marseille
Et le grand bateau de Marseille.